Ntsaweni, cité de la science islamique

L’histoire de jeunes filles de Ntsaweni posant presque nues sur la toile, c’est du jamais entendu mais aujourd’hui vu. L’affaire commence à faire du bruit au bled. Les parents des enfants affichés sur le net – pas familier des nouvelles technologies – apprennent à travers la rumeur persistante le jeu dangereux auquel leurs progénitures ont joué aux derniers jours du mdezo à la plage de Maloudja. Partis en bande d’amis, garçons et filles, pour faire la fête au bord de l’eau, l’objectif de l’un des camarades n’a raté aucun fait et geste des membres du groupe. La carte mémoire de son appareil photos serait plein d’images, qui auraient du être de souvenir, de ces jeunes demoiselles en slip et soutien gorge sautillant dans l’eau pour les unes ou étendues sur le sable pour d’autres. Comble de malheur, le jeune preneur d’images – car il n’a pas encore la maturité d’un photographe – une fois rentré des vacances en France, il a balancé le contenu de son appareil sur la toile. Les initiés savent bien les dégâts que cause face book s’il n’est pas utilisé à bon escient. En Europe, comme en Asie, en Amérique et en Afrique, ces jeunes mineurs sont reconnaissables par ceux qui les connaissant déjà et d’autres vont les connaître jusqu’à leurs parties intimes. Un scandale qui dépasse de loin les frontières du village. L’affaire alimente la chronique au bled et des voix commencent à s’élever. Certains disent qu’il faut prendre des sanctions contre le jeune qui a osé porter la nudité de ces jeunes filles sur une place qui dépasse la place publique du village. Certes, il faut punir l’auteur des photos car il a commis deux délits, celui d’entrainer des jeunes filles à poser presque nues, soit disant les pousser à enfreindre les règles des mœurs, coutumes et de la religion que la fille comorienne est censée respectées, et celui de diffuser des photos indécentes à travers le monde. Mais il faut aussi corriger ces jeunes pour que d’autres ne suivent l’exemple. C’est l’image de toute une communauté qui est sapée. Celle-ci doit agir en conséquence pour réguler l’éducation. Si de jeunes filles d’un tel âge se sont permis d’aller en bande passer la fête sur une plage bondée de tous les vices, c’est qu’il y ait défaillance quelque part dans l’encadrement familiale. Cette histoire rappelle une autre, celle dans un passé lointain, où des filles du bled, parce qu’elles ont quitté le village pour pique-niquer avec d’autres amis, ont été enduites de noir et découpées les cheveux. Un châtiment communautaire qui a servi de leçon à bien d’autres filles de leur génération. Bien sûr les temps sont révolus, mais cette fois l’auteur des photos et ses petites amies ont franchi le rubicond.